Bonjour à tous,
A la demande de mon ami Serge, et comme je le lui avais promis de nombreuses fois, je me décide à faire un petit post sur une partie des cucurbitacées que je cultive : Les
Lagenarias siceraria.
Les lagenarias ou "gourdes"souvent appelées à tort calebasses (la vraie calebasse n'est pas de la famille des
Cucurbitacées mais des
Bignoniacées - le calebassier (Crescentia cujete) est un arbre tropical).
La plus ancienne gourde sauvage, découverte au Pérou, daterait de 13 000 ans environ. Son utilisation par l’homme remonte quand à elle à plus de 10 000 ans. Curieusement, on trouve une plus grande variation génétique en Afrique.
Autrefois en Europe et aujourd’hui encore en Afrique, en Amérique et en Asie, elle ont joué un rôle important comme objets de culte, ustensiles de cuisines, instrument de musique… etc.
Sur les gravures du Moyen-Âge, on peut voir les pèlerins en voyage pour St Jacques de Compostelle munis de leur gourde pèlerine attachée à la ceinture. Ce nom, « gourde pèlerine », est encore en usage aujourd’hui.
Beaucoup de croyances et traditions sont attachées à la gourde
La gourde est une cucurbitacée très coureuse, aux jolies fleurs blanches à pollinisation nocturne, Les feuilles sont douces, et les fruits ont des formes et des tailles extrêmement variées. Certaines sont suffisamment petites pour être portées comme boucles d'oreille, alors que d'autres peuvent contenir 50 litres d'eau.
Afin de ne pas faire un post trop long, quelques autres photos d'une partie des variétés de gourdes que je cultive peuvent être vues là :
http://gardenbreizh.org/photos/sveltana ... 17024.html
Feuilles et très jeunes fruits d'une majorité de gourdes sont comestibles.
La gourde à la propriété d' avoir un péricarpe (paroi du fruit) qui se lignifie et devient comme du bois. Après séchage, le fruit peut être conservé des année et travaillé. Ceux dont le métier est de travailler les gourdes sont des cougourdonniers. Et c'est une partie de mon travail.
Les fruits sont récoltés lorsque la vigne se fane et ils sont mis à sécher sur la terrasse.
Lorsqu'ils sont secs (de 1 mois pour les petits fruits, à presque 1 an pour une pèlerine de 25 Kg, ) je dois ensuite gratter l'épiderme qui s'est nécrosé pour mettre le bois à nu :
Cette opération terminée, je peux travailler le fruit.
Il sera transformé en coffret, bol, masque.... ou simple objet de décoration.
Il sera soit, découpé au scalpel, soit incisé à la gouge, soit pyrogravé ou peint de motifs très simples selon mon inspiration du moment.
Quelques exemples :
Pour celle ci, c'est Dame nature qui a fait le boulot à ma place. Je n'ai eu qu'à rajouter 4 bouchons pour symboliser les pattes.