Le ver du framboisier est la larve d’un petit coléoptère dénommé Byturus tomentosus ou Byturus urbanus qui rend les framboises impropres à la consommation. Mais cette plante n’est pas la seule infectée par ce ravageur car d’autres espèces végétales subissent ses attaques, tout particulièrement les Rubus, ronces et leurs hybrides, plus rarement sur l'Aubépine (Crataegus), le Pommier, le Poirier, le Fraisier. Les œufs ne sont déposés que sur le Framboisier et la Ronce.
Description
Cette larve allongée fait 8 mm environ de long, elle est de couleur blanc crème sur laquelle on voit une bande foncée sur chaque anneau dorsal. La tête, petite, est brune.
L’adulte est un petit coléoptère de 4 à 5 mm de long, de couleur brun jaunâtre, couvert de poils fins.
Comportement
Juste avant la floraison des framboisiers, en avril-mai, les premiers vols du coléoptère adulte démarrent. Ils s’accouplent à la mi-mai et les femelles pondent des œufs dans les fleurs du framboisier ou sur les jeunes fruits. Une femelle peut pondre jusqu’à 120 œufs, à raison de 2 ou 3 chaque jour. Ces œufs éclosent en 8 jours et les larves commencent par ronger la base des organes floraux et creusent des galeries dans les fruits. Elles s’enfoncent dans ceux-ci et les vident de leur contenu. Le ver du framboisier ne se contente pas d’un seul fruit et peut aller d’un fruit à un autre. Après 5 ou 6 semaines, lorsque les framboises sont mûres, les larves se laissent tomber par terre et s’enfoncent dans le sol à une profondeur de 2 à 10 cm ou dans une épaisseur de débris végétaux où elles font un « nid » de terre amalgamée. Elles y confectionnent un cocon, s’y métamorphosent et attendent la fin de l’hiver.
L'adulte est présent de fin avril jusqu'en début septembre.
Dégâts
On constate que le haut du fruit, à proximité du pédoncule, est desséché et prend un aspect brun grisâtre. Les fruits mûrs peuvent être déformés et avoir l’air très durs. Par l’infestation du ver du framboisier, la plante peut être affectée par divers pathologies comme le botrytis. Les dégâts sont plus importants lorsque la culture concerne des variétés remontantes.
La présence de ces vers peut aussi être très discrète, les fruits beaux, bien formés et attrayants, et à croquer sans regarder vous pouvez très bien les manger sans vous en rendre compte. Moindre mal dans une époque où on s’oriente vers l’étude des insectes et larves comme source de protéines pour les humains ! Double bénéfice, tout ver consommé ne fera pas un adulte reproducteur !
Trêve de plaisanteries, il n’est encore pas courant d’avoir plaisir à consommer des vers, de plus ces fruits sont parfaitement impropres à la commercialisation.
Lutte
Pour prévenir les attaques de ce ravageur, de l’infusion de tanaisie ou un purin d’ail peuvent être pulvérisée au moment du débourrement afin d’éloigner les adultes. Comme l’adulte est guidé par des signaux olfactifs et visuels, les pièges à phéromones peuvent les empêcher de nuire, ils sont pour l’instant très difficiles à trouver en France alors qu’on en trouve en Angleterre et en Suisse ; pour la part visuelle, les plaques engluées blanches qui servent au comptage pour les professionnels peuvent parfois suffire dans un jardin familial. Il est recommandé aussi de mettre un grand récipient plein d’eau au pied des plantes et frapper sur les tiges afin de faire tomber les adultes pour les noyer. En cas de forte attaque, un traitement à base de roténone* ou de pyrèthre peut être envisagé, les applications devant être faites le soir.
La saison terminée, bêcher au pied des framboisiers pour inviter les oiseaux et les poules à se régaler des pupes.
Il est aussi proposé de planter de l’ail ou des myosotis au pied des framboisiers
*La roténone
Attention à la roténone, elle est soupçonnée de favoriser la maladie de Parkinson : « Les chercheurs des NIH** ont examiné 110 personnes atteintes de Parkinson et un groupe témoin de 358 sujets indemnes. Tous avaient été sélectionnés parmi une cohorte de 90.000 professionnels (agriculteurs, jardiniers…), utilisateurs de produits phytosanitaires, ainsi que leurs conjoints, suivis dans le cadre de l'étude FME (Farming and Movement Evaluation). «La maladie de Parkinson est 2,5 fois plus fréquente chez les sujets ayant déclaré avoir utilisé de la roténone», écrivent les auteurs. Le tout, même lorsque l'exposition date de plus de quinze ans avant le diagnostic. » (http://sante.lefigaro.fr/actualite/2011 ... -parkinson)
**NIH : Institut National de la santé (USA)
Sources
http://www.terrevivante.org/521-le-ver- ... boises.htm
http://www7.inra.fr/hyppz/RAVAGEUR/3byturb.htm
http://fr.horticalia.org/Wiki/Vers_du_framboisier
Image « Cette image a été publiée dans la 1re (1876–1899), 2e (1904–1926) ou la 3e (1923–1937) édition du Nordisk familjebok. Les droits d'auteur sur cet ouvrage ont expiré et cette image se trouve par conséquent dans le domaine public. »
