Commentaires sur les variétés de tomate

Fiches descriptives des variétés et
pour débattre sur les variétés de nos tomates

Modérateur : Espiets

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Paul
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Messagepar Paul » 19 janv. 2011 19:25

Chriscal a écrit :Mesdames et Messieurs, une primeur, notre Présidente est bourrée...
Quand je disais à Rascal qu'on avait pas bu, il semble que je me trompais...



:mdrrr: :mdrrr: :mdrrr:



:mdrrr: :mdrrr: :mdrrr: elle est pétée la patronne :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:


c 'est excellent de detenir une variété de ses grand parents, la variété est restée pure?

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Espiets
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Messagepar Espiets » 19 janv. 2011 19:26

:bing: :mdrrr:
Béatrice
Puissiez vous récolter au centuple ce que vous avez semé .
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Paul
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Messagepar Paul » 19 janv. 2011 19:27

ca me tenterai bien de les tester si elles sont resistante :wink:

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Michèle
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Messagepar Michèle » 19 janv. 2011 19:53

Chriscal a écrit :Mesdames et Messieurs, une primeur, notre Présidente est bourrée...
Quand je disais à Rascal qu'on avait pas bu, il semble que je me trompais...



:mdrrr: :mdrrr: :mdrrr:


Elle n'est pas qu'un peu bourée même, de son propre aveu elle est over bourrée. C'est pas rien :hahaha:

Paul, je la commande chez un grainetier du Québec. Je veux la comaprer à la description de 1825. Si tu en veux :wink:

Rick

Messagepar Rick » 19 janv. 2011 20:40

Je vous fais une copie d'une petite synthèse que j'ai fait à partir de document en ma possession. Cela plaira à ceux qui aiment l'histoire et donnera peut-être quelques renseignements sur la façon dont on cultivait les tomates autrefois.
Paul Michel était donc le grand-père en question.

-Culture des tomates à Paramé et à St-Servan de 1896 à 1927


------En plein air

C'est en 1896 ou 97 que les premières tomates ont été plantées à l'air libre, en vue de l'exportation en Angleterre, par la Société des Serres de Bretagne, dont le siège était à Paramé.
Pendant les dix ans qui ont suivi, sous la direction d' André Richon, puis ensuite de Paul Michel, il demeura le seul établissement à pratiquer cette culture à grande échelle.
A l'époque 25 000 plants représentaient une immense culture ( plus de 1 ha de culture)
Monsieur Richon quitta les Serres de Bretagne pour se consacrer avec Monsieur Hermès à la production de fleurs.
Monsieur Michel quitta les Serres de Bretagne en 1907 pour continuer à St-Servan la culture de la tomate à la Flaudais et dans l'enclos de Lorette qu'il louait à la ville de St-Servan. Mais c'est surtout sur le terrain de Bellevue (à coté de la découverte), qu'il cultiva la tomate. Jusqu'en 1926, beaucoup de cultivateurs et de maraîchers se convertiront à cette culture qui permettait de gagner confortablement sa vie.

Choix de la variété (Sunrise )

L'Angleterre étant à vrai dire, le seul débouché, il a fallu rechercher une tomate qui réponde au goût anglais C'est la Sunrise de Carters (Carter's sunrise) qui fut choisie. Ce fut la seule en vedette dans la région et ce qu'on appelle aujourd'hui tomate du pays est un dérivé de cette tomate.

Personnellement, je cultive encore cette variété ou une mutation de celle-ci. Elle est assez résistante au mildiou, donne des fruits moyens, très lisses et aussi très fermes. Mûrie à chaude exposition, elle donne l'impression d'être un peu sucrée, mais toujours agréablement acidulée. Elle était donc très recherchée à l'état cru.
En 1897, on trouve sur les catalogues français des variétés telles que : Reine des hâtives et surtout Chemin rouge hâtive
Sur la quinzaine de variété mentionnée par un catalogue en date de 1920, on ne trouve toujours pas le nom de la variété Sunrise. A mon avis, elle était inconnue en France à cette époque.

Les tomates ne sont pas plus exigeantes sur la nature du sol que sur le climat, pourvu que le terrain soit suffisamment riche en matières fertilisantes. Un sol un peu frais était souhaité, vu les difficultés à l'époque pour assurer un arrosage rationnel. Un champ orienté vers le sud et abrité des vents du nord et d' est assurait une bonne mise en place des jeunes plants au tout début Mai.

Semis

Les semis se faisaient successivement du 25 février au 15 mars, sur couche chaude.
En 20 ou 25 jours le plant levé, est prêt à être repiqué en godet de 9 cm et mis en serre légèrement chauffée. Le plant parfaitement repris pet-être sorti 8 à 10 jours après et mis sous châssis froids.

Mis en place

La mise en place a lieu à partir du 25 avril sur des rangs parallèles espacés de 1 mètre. Les plants sont à distance de 0,40m sur le rang.
La charrue dite Brabant trace un rayon de 12 à 15 cms de profondeur en positionnant les versoirs le plus possible à la verticale. La lenteur du cheval permet au planteur de placer dans ce sillon un plant avec sa motte dans le fond de la rigole ainsi tracée. Au retour, le versoir de la charrue mis en position un peu plus inclinée, recouvre de terre les plants.

Derrière la charrue était attelée une petite machine qui distribue dans la largeur du sillon un engrais complet (5-10-5) Des femmes suivent et tasse avec le pied, les plants dans le sillon.

Tuteurage, Binage


Aussitôt la plantation terminée, il faut procéder au tuteurage.
Les uns emploient des tuteurs en châtaigner, refendus à la grosseur d'un pouce, et coupés à 1m10 de longueur. Ceux-ci sont assez solidement enfoncés dans le sol pour résister aux vents violents. D'autres ont recours aux bambous de même longueur, mais beaucoup moins gros. Peu enfoncés dans le sol, ils sont attachés à un gros fil de fer tendu à 0,m80 du sol, solidement tendu.

Les tomates palissés au fur et à mesure de leur végétation, sont élevées sur une seule tige et arrêtées à 4 bouquets. Il est préférable de mettre plus de plants au m2 et d'arrêter la végétation à moins de bouquet, car les premières tomates du premier bouquet qui est assez prime, se vendront plus chères que celles qui suivront.
L'effeuillage commence aussitôt que le premier bouquet de fruit aura atteint son développement normal, de façon à ce qu'il soit bien exposé à la lumière .Et ainsi de suite pour chaque bouquet successif.
La houe sera passée aussi souvent que l'état du sol l'exigera.

Maladies, sulfatages


Le principal ennemi de la tomate est le mildiou. Il était efficacement combattu par les bouillies cupriques (dont le principal représentant est la bouillie bordelaise) (sulfate de cuivre), ces traitement étaient répétés à chaque fois que la pluie balayait le traitement précédent.


Récolte et emballage

En serre comme en plein air, la récolte est faite dans de petits paniers appelées flins. On transporte ces paniers à l'emballage où les tomates vont être brossées par une drôle de machine munies de balais rotatif destinés à enlever les traces de bouillie bordelaise. Au moment du passage sur cette machine, les tomates sont triées et calibrées en trois catégories homogènes. Elles sont ensuite soigneusement emballées dans des paniers en bois laminé.
En camion automobile où dans une sorte de tombereau tiré par un cheval, ces paniers sont acheminés jusqu'au quai sur le port de St-Malo d'où ils partent vers l'Angleterre. Vingt quatre heures après les acheteurs anglais prennent possession d'une marchandise d'une fraîcheur remarquable pour l'époque.


En 1927, notre région sera amenée à cesser cette culture rémunératrice. Paul Michel se tournera résolument vers la culture des fleurs essentiellement sous serres.

Essor de cette culture qui aura duré 30 ans (1896-1926)

Laissons la parole à Paul Michel, en 1925, quelques mois avant l'effondrement du marché, il déclarait: «  pendant 10 ans, personne n'osait s'aventurer dans une culture qui demandait beaucoup de capitaux.
Ce n'est qu'à partir de 1907 que son essor s'est manifesté. A cette date, j'ai quitté la Direction des Serres de Bretagne pour entreprendre cette culture pour mon compte personnel. L'exemple a produit rapidement son effet et bientôt, chaque cultivateur avait son petit carré de tomates dont le produit était vendu sur place aux professionnels de l'exportation. Mais ces professionnels prenaient de gros bénéfices, qui ne laissaient à vrai dire que peu de choses aux cultivateurs; alors ces derniers ont agrandi leurs carrés et, par la suite, augmenté leur récolte, ce qui leur a permis d'exporter eux-mêmes et d'y trouver leur profit. »

En 1925, il était fait environ 80 000 pieds de tomates, réparties aux Guimerais et à Bellevue pour la partie plein air et à la Flaudais, en serre, ce qui représentait entre 50 et 75 tonnes de tomates.

Quand on sait, comme je l'ai dit qu'à cette époque la région malouine, en produisait 1800 tonnes, on voit l'importance que cette culture avait prise. Aujourd'hui, nous avons oublié cette épisode de la vie agricole de notre région. Pourtant les 50 à 60 hectares, représentant environs 1,5 millions de pieds de tomate devaient donner un aspect très particulier à la région, puisque toutes ces cultures étaient très concentrées sur le littorale, en raison même de la commercialisation qui nécessité d'être près du port d'embarcation.

Le magazine « L'Agriculture Nouvelle » nous donne un aperçu de cette culture dans un reportage en date du 8 octobre 1927 (reportage réalisé aux Etablisements MICHEL).Le rédacteur commence ainsi son article: « Du train qui nous emportait vers Saint-Malo, on voyait se succéder, entre les paisibles villages que cette tiède matinée de juillet semblait endormir, de vertes prairies et des champs de pommes de terre déjà brunissants; puis après Dol, nous aperçûmes de temps à autre des cultures bien alignées, dont l'aspect semblable à celui de certains vignobles, ne manqua pas d'intriguer ceux d'entre nous qui étaient étrangers au pays: c'étaient des champs de tomates, et ils devinrent bientôt plus fréquents et plus étendus à mesure que nous approchions de la ville de St-Malo », laissons poursuivre le chroniqueur qui manie si bien la langue française: «  Cette ville, connue et appréciée des citadins en vacances pour sa situation privilégiée sur la Cote d'émeraude, est, au point de vue agricole, un centre d'exportation très important pour la pomme de terre et la tomate. La culture de la pomme de terre de primeur, quoique étant la spécialité des cultivateurs malouins, n'est pas particulière à cette région: elle intéresse toute la cote septentrionale de la Bretagne, et nous aurons l'occasion d'y revenir. La tomate, au contraire, est cantonnée dans ce pays au climat très doux, bien abrité des vents de mer par une succession ininterrompue de collines et de vallonnements; elle a trouvé là, ainsi qu' aux îles anglo-normandes, des conditions exceptionnellement favorables. » Je ne résiste pas au plaisir de laisser continuer notre rédacteur, car cela est finalement un témoignage de premier ordre, aussi bien dans le fond que dans la façon dont on s'exprimait à l'époque: «  D'autre part, la proximité d'un port très actif permet l'expédition rapide, avec le minimum de manipulation: avantage inappréciable pour une marchandise aussi fragile et aussi éminemment périssable. Le port de Saint-Malo est, en effet, l'un des mieux placés pour approvisionner le marché anglais, et, comme chacun sait, nos voisins d'outre-Manche sont de gros consommateurs de tomates. Ainsi, les cultivateurs malouins avaient-ils tous les atouts dans leur jeu. Ils s'en sont fort bien servis, et les champs de 50 000 ou 60 000 pieds de tomates (2 à 3 hectares), d'un seul tenant sont assez fréquents dans cette région. Malgré cette grande étendue les cultures sont l'objet de soins très suivis, elles occupent une main-d'oeuvre nombreuse.
Celles que nous avons visitées à St-Servan sont l'oeuvre et la propriété d'un ancien élève de l'Ecole Nationale d'Horticulture de Versailles, M. Paul Michel, et constituent certainement un modèle du genre. Sur près de 3 hectares, M. Michel plante, en effet, chaque année, tant en plein air qu'en serre, 80 000 pieds de tomates, dont la production est intégralement destinée au marché anglais. Il cultive exclusivement la variété Carter's Sunrise, qui donne en abondance des fruits moyens, bien ronds et lisses.... »

Cette activité devait faire vivre une bonne quarantaine d'agriculteurs sans compter tous les saisonniers qui gravitaient nombreux pendant toute la durée de la culture.
Pour donner une idée supplémentaire de l'importance de cette activité, il y avait sur place une usine de fabrique de cageots à tomate l'Entreprise Freslon.

Également l'entreprise Letertre mettait à disposition des cultivateurs, une vingtaine d'attelage de chevaux pour assurer la navette des lieux de production aux bateaux d'embarquement pour l'Angleterre.

------En serre

Je laisse à nouveau parler mon journaliste de 1927 : « Malgré la douceur du climat breton, il n'est guère possible, même dans les années exceptionnelles, de récolter des tomates en plein air, avant la fin de juin. Aussi la culture, quoique onéreuse, présente t-elle de réels avantages, puisqu'elle permet d'obtenir dès avril et jusqu'en juillet. »
Ainsi, le semis était effectué fin octobre en terrine ou sur couche chaude, puis repiquées en godets pour être mises en place dès janvier. La plantation est plus dense en serre qu'en plein air et les pieds montent jusqu'à deux mètres sur des ficelles tendues verticalement. Ils portent de six à huit bouquets et subissent deux sulfatages.



Image


Image

Sur ces deux photos, il y a en grappe la Carter's et à coté l'idéal qui est une assez grosse tomate.
J'ai été assez long pour cette fois. Je vous parlerai une prochaine fois, si vous voulez, de la Potential et de ce que je pense de l'une et de l'autre sur le plan gustatif et de la culture à notre époque.

aflo59

Messagepar aflo59 » 19 janv. 2011 20:43

wouais, !!

merci Rick

Mike Lyne

Messagepar Mike Lyne » 19 janv. 2011 21:00

Espiets a écrit :chuis over bourrée pour cette année, mais je vais la prévoir pour l'an prochain :wink:


Faudrait arrêter le kéfir Béa :mdrrr: :mdrrr:

Mike Lyne

Messagepar Mike Lyne » 19 janv. 2011 21:06

Rick grand merci pour cette synthèse

j'attends avec beaucoup d'intérêt ton intervention au sujet de la Potential.

Ces 2 variétés étaient cultivées en plein champ en Bretagne ?

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morpho
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Messagepar morpho » 19 janv. 2011 22:02

Mikelyne a écrit :
Espiets a écrit :chuis over bourrée pour cette année, mais je vais la prévoir pour l'an prochain :wink:


Faudrait arrêter le kéfir Béa :mdrrr: :mdrrr:


:mdrrr:

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Messagepar jeanmi22 » 19 janv. 2011 22:36

Salut Rick, n'habitant pas très loin de St malo, nous sommes presque voisin, je serais bien tenté par quelques graines de "Carter's sunrise" si tu es d'accord tu me MP pour échanger nos coordonnées.

Gerard33

Messagepar Gerard33 » 19 janv. 2011 23:21

Rick, merci pour ce magnifique compte rendu, je te contacte par MP :D

Gerard33

Messagepar Gerard33 » 19 janv. 2011 23:23

Merci Michèle super la Fiche de Carter's Sunrise :D

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Messagepar Michèle » 19 janv. 2011 23:45

De rien Gérard. Je suis tombée en plein dans l'histoire avec cette tomate. Quand je tombe dans l'histoire, ça devient une histoire d'amour.

Rick, ta photo est conforme à celle du catalogue de Andrewes de 1825. Magnifique!

J'ose insérer un lien vers Semences du Patrimoine afin de comparer ta photo et celle du catalogue Andrewes
http://www.seeds.ca/library/doc/sc/andrewes_1925/16.pdf

Ta photo confirme qu'il y a erreur sur la fiche. La grappe porte une douzaine de fruits.

Je te mp :wink:

Gerard33

Messagepar Gerard33 » 20 janv. 2011 00:04

Merci pour le lien Michèle, effectivement les grappes font le double de la fiche :?
Ce qui est amusant, c'est que la grappe ressemble à la Piccolo que j'ai acheté au marché et qui est produite dans les serres Tourangelles du Jardin de Rabelais. :D

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Lulu
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Messagepar Lulu » 20 janv. 2011 00:23

Elle est intéressante, cette variété... mais je m'abstiens cette année... because... Moi aussi je suis bourrée... jusqu'au cotylédon! :lol: :D

Qui chante pendant l'été, danse pendant l'hiver.
Esope


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